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Le poeme de Lorenzaccio
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Le poeme de Lorenzaccio
23 décembre 2019

Ma crécerelle

faucon

 

Je l’ai espérée, transi, tout l’hiver, au dessus des parcages blanchis où elle aimait voler, stationnaire, deux faucilles sombres, vibrionantes, découpant les planés.

Je l’ai attendue, frissonnant, tout le printemps, au dessus de la plaine fleurie où elle aimait chasser, sanguinaire, deux touffes rouges agglutinées au jaune de ses serres.

Je l’ai cherchée, brûlant, tout l’été, au dessus des poteaux desséchés où elle aimait guetter, mercenaire, deux larmes de rimmel essuyées au revers de ses joues.

Je l’ai ensuite rêvée, consumé, tout le reste de l’année, au dessus des nuages blancs puis gris où elle aimait s’enivrer, solitaire, deux diamants noirs sertis d’or brouillés d’éther.

Mais, je n’ai plus jamais entendu son cri bleuté, crochu et querelleur.

J’ai alors escaladé, par dépit,tout en hautde la tourelle chrysocaleoù je savais son nidtéméraire, et là,dans une flaque craquelée et brunie,cettevision d’horreur :deux échiquiers de plumesrenversés !

Et c’est ainsi que les griffes du malheur fondirent sur la Tour de ceux qui lui avaient coupé les ailes.

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