Haïkus du Pays de la Sorgue 🚧
Au fond de la vallée close (vallis clausa), un lieu inspiré, inspirant et invincible. Berceau de poésie et d'amour.
Sur la route
Un foulard fuchsia
S'enroule au col des Alpilles.
Un beau soir d’été.
Nuit propice
Pleine lune rousse
Comme une renarde blottie
Dans la tanière de la nuit.
L’œil
Personne ne voit
La truite bouger sa queue
Sur l’eau du panneau.
Assourdissant
Sous les ponts grisâtres
La Sorgue remplit tout l’air,
Son lit et nos cœurs.
Lugubre
Les falaises abruptes
Hébergent de noirs choucas
Qui dépècent le silence.
Offrande
Au fond du gouffre
Repose un cœur d’émeraude
Où la mort reluit.
Révélation
La source jaillit.
Partout la vie ressurgit.
Cascades d’Amour.
Le départ
Par mon toit ouvrant
Je capture la chanson
Des cigales bleues.
L'ogre
Puissant barbe bleue,
L’orage d’été dévore
La vallée de Sorgue.
Le vol
Un rapace noir
Attend, posé sur le vent.
Gobé par l’orage.
Vertige
Au seuil de la source,
La falaise ne s’arrête
De pencher - pencher.
Culbuto
Des palmes oranges.
Les canards marron
Basculent pour brouter.
Diabolo menthe
Transparente et fraiche
Perlée, embuée et verte
Une menthe à l’eau
Absurde
Les hommes idiots
Eclairent de vert la Sorgue,
La chlorophyllienne.
Canicule
Par fortes chaleurs,
On redécouvre l’eau fraiche.
Elixir de vie.
Le canal du moulin
Ils me font pitié
Les vestiges de béton
Laissés par les hommes